Ahmed vit à Beit Ummar, au nord d'Al Khalil (Hébron). Beit Ummar est situé majoritairement en zone C (seule l'entrée du village est en zone A). La zone C est sous contrôle militaire et civil israélien. Cela signifie qu'il faut un permis pour toute nouvelle construction ou exploitation.
Il est paysan-cultivateur, tout comme son père et son grand-père et les générations précédentes. Ses champs se trouvent à proximité de sa maison et de la colonie de Beit Hayn. Cette colonie, illégale, a été fondée en 1988 et est composée de près de 300 personnes. Les colons qui y vivent ont la particularité de refuser toute présence militaire ou policière israélienne dans leur village (!) ainsi que la construction d'un mur de séparation. Ceci non pas par égard pour les Palestiniens, mais parce qu'ils veulent être libres de leurs mouvements et ainsi pouvoir étendre leur colonie sans être entravés par une barrière...
Vue depuis la terrasse de Ahmed: 1er plan: ses terres, 2è plan: la colonie... |
Avant 1967, la famille de Ahmed possédait des terres sur près de 160 donums (1 donum = 1000m2). Actuellement, ses terres s'étendent sur 67 donums, le reste étant réquisitionné de force pour la colonie. La seule source d'eau disponible pour arroser les terres se trouve maintenant dans la colonie. Ahmed ne peut compter que sur la pluie pour que son exploitation soit viable. Mais même s'il pleut, ce qui est rare (nous sommes pourtant à la saison des pluies), les cultures sont menacées chaque jour par les déchets des égouts que les colons déversent intentionnellement sur celles-ci. De plus, le revenu, et donc la survie de la famille dépend du résultat des récoltes. Le problème est que les colons ainsi que les soldats ne laissent pas Ahmed cultiver ses champs. Il est censé demander un permis d'exploitation à Israël (accordé dans 6% des cas...). Mais il refuse, tout comme les autres paysans de Beit Ummar, car cela reviendrait à accepter que ces terres appartiennent désormais à Israël...
Ahmed a été arrêté 10x, la dernière remontant à 5 mois. Il essayait simplement de rejoindre ses champs pour les cultiver...
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