mardi 10 mai 2011

Exposition photos

Afin de partager avec vous mon aventure palestinienne, j'ai monté une exposition photos!

Celle-ci est visible jusqu'au 20 mai, au CO de la Tour-de Trême (route de la Ronclina), du lundi au vendredi, de 8h à 17h (horaires scolaires, désolée pour tous ceux qui travaillent, je n'ai pas trouvé d'autres locaux...).

C'est une expo didactique, axée sur les différents thèmes/ problèmes que j'ai rencontré au quotidien en Cisjordanie: arrestations de mineurs, démolitions de maisons, arrachages d'oliviers, manifestations, attaques de colons, les soldats, mais il y a également des panneaux qui expliquent simplement l'histoire de la Palestine avec des cartes et des panneaux sur Jérusalem et bien sûr, last but not least, sur Hébron!

Enjoy!!!

jeudi 24 mars 2011

Arte Reportage: "Hebron: le chemin de la paix"

Voici un lien vers un reportage de la chaîne Arte diffusé fin février 2011 sous le titre de "Hébron: le chemin vers la paix".

Le reportage est vraiment bien fait, très représentatif et, fait assez rare, est en FRANCAIS!!!!

Je vous le recommande plus que vivement (ce d'autant plus que je ne sais pas combien de temps le lien va rester actif...)!



Bon film!

dimanche 20 mars 2011

Quelques films et livres sur le sujet...

Voici quelques références de films et de livres. La liste est non exhaustive...

Films:

"Les Citronniers", 2008: Salma vit dans un petit village palestinien de Cisjordanie situé sur la Ligne verte qui sépare Israël des territoires occupés. Sa plantation de citronniers est considérée comme une menace pour la sécurité de son nouveau voisin, le ministre israélien de la Défense. Il ordonne à Salma de raser les arbres sous prétexte que des terroristes pourraient s'y cacher. Salma est bien décidée à sauver coûte que coûte ses magnifiques citronniers. Quitte à aller devant la Cour Suprême afin d'y affronter les redoutables avocats de l'armée soutenus par le gouvernement.
Mais une veuve palestinienne n'est pas libre de ses actes surtout lorsqu'une simple affaire de voisinage devient un enjeu stratégique majeur. Salma va trouver une alliée inattendue
en la personne de Mira l'épouse du ministre. Entre les deux femmes s'établit une complicité qui va bien au-delà du conflit israélo-palestinien.


"Ô Jérusalem", 2005:  27 Novembre 1947. Les représentants de 56 des pays membres de l'Organisation des Nations Unies votent le partage de la Palestine.
Cette année-là à New York, deux amis âgés de 27 ans, Bobby Goldman, juif new-yorkais, et Saïd Chahïn, arabe de Jérusalem, vivent dans l'atmosphère insouciante de la fin de la Seconde Guerre mondiale et partagent avec ferveur les mêmes idées et les mêmes valeurs.
Bouleversés par les évènements qui vont bientôt enflammer Jérusalem, Bobby et Saïd s'embarquent sur un navire à destination de la Terre Sainte.
Les deux amis ne réalisent pas encore que leur destin commun vient de prendre un tournant dramatique : frères devenus ennemis, ils vont des années durant se déchirer comme vont se déchirer leurs deux mondes, leurs deux peuples, leurs deux religions, leurs deux cultures.


"Le coeur de Jénine", 2005: Documentaire: 5 novembre 2005. La Cisjordanie est sous haute surveillance des Israéliens. Au camp de réfugiés de Jénine, la famille Khatib prépare la fête de l'Aïd. Ahmed, le fils de 12 ans, va faire une course en ville et, chemin faisant, "joue à la guerre" dans la rue avec des copains. Le voyant avec une arme (en plastique), une patrouille israélienne tire. L'enfant est transporté à l'hôpital de Haïfa, mais il est trop tard. Un soignant demande alors au père, Ismaïl, s'il est prêt à donner les organes de son fils à des enfants israéliens. Après avoir consulté son frère, l'imam et le chef du camp, il accepte.
Quelques années plus tard, les réalisateurs accompagnent Ismaïl Khatib dans un périple à travers Israël pour rencontrer trois personnes qui doivent la vie à sa grandeur d'âme : Mohammed, jeune Bédouin du Néguev, Samah, adolescente druse du nord d'Israël, et Menuha, fille de juifs orthodoxes de Jérusalem.
"Un documentaire bouleversant", Arte.


"With God on our Side": Un documentaire extrêmement intéressant sur un phénomène peu connu, le sionisme chrétien. Ce sont des chrétiens qui soutiennent la politique d'occupation des Israéliens et de discrimination envers les Palestiniens, au nom de Dieu.
 
"Welcome to Hebron": Un documentaire sur Leila et sa vie quotidienne d'adolescente sous occupation militaire israélienne. Edifiant.
http://www.welcometohebron.com/

"The Iron Wall":

Le Monde diplomatique: "C’est certainement le meilleur film sur la colonisation israélienne dans les territoires occupés. Il en retrace l’histoire depuis 1967, montrant notamment son accélération depuis les accords d’Oslo et, plus récemment, à l’ombre du mur. Pour expliquer des images aussi fortes, souvent violentes, il fallait beaucoup de pédagogie : c’est le rôle du commentaire, retenu, et des interviews d’Israéliens et de Palestiniens – personnalités ou hommes et femmes de la rue. Le titre renvoie à la thèse de Zeev Jabotinsky, père de la droite sioniste, qui rêvait dès 1923 de développer la colonisation à l’abri d’« un mur d’acier que la population indigène ne puisse percer »..."


Livres:

"Des murs entre les hommes": Alexandra Novosseloff, Frank Neisse

"Palestine inside out": Saree Makdisi

"Comment le peuple juif fut inventé": Shlomo Sand
"Programmer le désastre: la politique israélienne à l'oeuvre": Michel Warschawski

"L'industrie de l'Holocauste: réflexions sur l'exploitation de la souffrance des Juifs": Norman G. Finkelstein


et beaucoup d'autres...

mardi 15 mars 2011

Des Israéliens aussi nous ont apporté une aide vraiment précieuse...

Travailler dans les Territoires Occupés afin de supporter les Palestiniens et mettre un terme à l'Occupation ne signifie pas que l'on est anti-israélien, encore moins antisémite. Par contre, il est plus qu'évident que nous sommes totalement contre l'Occupation et la politique de colonisation et que, pour ma part mais sans aucun doute pour celle de mes collègues également, j'ai de très sérieux griefs contre les colons... 

Lors de mon mandat à Hébron, j'ai rencontré et travaillé avec de nombreuses ONGs israéliennes. Elles se sont avérées d'une grande aide et accomplissent en Palestine un travail vraiment remarquable, franchissant des limites qu'en tant qu'international nous ne pouvons nous permettre sous peine de se faire arrêter. Ce travail est fort apprécié par les habitants.

Ci-dessous, les principales ONGs avec lesquelles nous travaillons. Je vous recommande de visiter leur site internet, afin d'avoir une autre vision des Israéliens et de la situation en Cisjordanie.


Breaking the Silence:

Il s'agit d'une ONG fondée en 2004 par d'anciens soldats israéliens combattant lors de la seconde Intifada en Cisjordanie, Gaza et Jérusalem-Est. A la fin de leur service de 3 ans, en retournant à leur vie civile, ils ont ouvert les yeux sur la cruauté de leurs actes. Ils ont ressenti le besoin de parler de leur expérience et ont donc créé cette ONG. Leur but est de collecter les témoignages - confidentiels -  et de "briser le silence" et les tabous autour des abus commis contre les Palestiniens par les soldats de l'IDF (israeli defense force). Breaking the Silence organise des tours alternatifs dans la ville de Hébron et dans les South Hebron Hills. Les guides, tous d'anciens combattants, racontent sans détour ce qu'ils ont fait dans telle maison, à tel Palestinien...


New Profile:
New Profile est une organisation qui milite pour la démilitarisation de la société israélienne. C'est la mère d'un futur soldat qui ne voulait pas faire l'armée (obligatoire, 3 ans pour les garçons et 2 ans pour les filles) qui l'a créée car à l'époque elle ne savait pas vers qui se tourner pour aider son fils. L'organisation, qui a pris beaucoup d'ampleur, est composée aussi bien d'anciens soldats que d'objecteurs de conscience.
"La société israélienne est ultra-militarisée, tout, partout et en tout temps rappelle l'armée: les giratoires, les places de jeu, les mémorials dans chaque école, les soldats dans les supermarchés, banques, arrêts de bus... La société met une pression énorme sur les jeunes et l'armée...".
L'organisation fournit un soutien moral et une aide juridique à tous les objecteurs de conscience.

Voici un powerpoint de présentation de New Profile. Les images montrent à quel point la société israélienne est militarisée...
(Les images défilent toutes les 8 secondes, cliquez en bas à droite pour agrandir l'image)




Israeli Committee Against House Demolition

Organisation pacifiste défendant les droits de l'homme et oeuvrant pour une paix juste et équitable pour les 2 pays. Sa spécialité est la lutte contre la politique israélienne de démolitions de maisons palestiniennes et la construction illégale de colonies en territoire occupé. Elle fournit une aide juridique gratuite aux Palestiniens victimes de ces démolitions.
Elle offre des tours guidés d'une grande qualité et du plus grand intérêt dans les colonies, autour de Jérusalem notamment, et répond à toutes vos questions, même les plus délicates, à propos de la politique israélienne. Son site internet fournit de nombreuses et précieuses statistiques.



Machsom Watch:

Groupement de femmes, d'un âge certain, qui surveillent le comportement des soldats israéliens dans les checkpoints. Chaque jour, durant les "heures de pointe", elles se postent à côté des détecteurs de métaux et des tourniquets aux points de passage et rapportent les violations des droits humains. Elles n'hésitent pas à apostropher et réprimander les soldats si elles jugent que leur comportement est inadmissible et non conforme aux droits de l'homme.



Ta'ayush:

Organisation non-violente formée de citoyens israéliens juifs et arabes créé en 2000. Elle se bat contre l'Occupation et la discrimination entre juifs et arabes aussi bien en Israël que dans les territoires occupés.
Sur le terrain, elle fournit des panneaux solaires ainsi que des éoliennes dans les villages au sud d'Hébron, et construit des puits dans les pâturages. C'est une organisation très appréciée par les Palestiniens car elle leur fournit un bien très précieux, l'électricité et l'eau...



Bt'selem:

Centre d'information israélien concernant les droits de l'homme dans les territoires occupés. Créé en 1989 par des membres de la Knesset ainsi que des journalistes, des avocats et des universitaires. Le but est de sensibiliser le public israélien et les décideurs politiques sur les violations commises en Cisjordanie et dans la bande de Gaza. Il s'agit également de combattre le comportement de déni prévalant dans la population israélienne.
Du côté palestinien, Bt'selem fournit des caméras aux habitants afin d'enregistrer les attaques et violations commises par les colons. Le fait de posséder des caméras donne une certaine confiance aux Palestiniens et leur permet d'immortaliser le visage de leurs agresseurs, dans le but d'obtenir des preuves en cas de plainte. D'un autre côté, les caméras ont le pouvoir de tenir à distance les colons qui ont peur des répercussions. Les Palestiniens vivant dans les points chauds possèdent tous une caméra fournie par Bt'selem.

lundi 28 février 2011

Manifestation pacifique à Hébron...

Chaque année,  le 25 février, les Hébronites accompagnés de nombreux Palestiniens mais aussi d'internationaux et d'Israéliens, manifestent pour la réouverture de Shuhada Street (ou rue des Martyrs en hébreu). Shuhada Street fut la rue la plus commerçante de Hébron, comprenant près de 350 magasins, le marché aux légumes et la gare principale de la ville, entre autres... Elle est l'axe principale reliant le centre-ville et la mosquée ainsi que le souk, traversant ainsi toute une partie d'Hébron. Mais elle est également la rue le long de laquelle se situent les 3 colonies juives installées au coeur de la ville...

En 1994, Baruch Golstein, un colon juif américain habitant la colonie voisine de Kiriat Arba, ouvrit le feu sur la foule des fidèles musulmans qui priaient à la mosquée en ce jour de Ramadan. Il tua 29 Palestiniens et en blessa 200 autres avant d'être tué. Suite à ce massacre, et sous pression des colons juifs, le gouvernement israélien imposa un couvre-feu et la fermeture de l'artère principale de la ville, Shuhada Street.

Actuellement, Shuhada Street est située dans la zone sous contrôle israélien (séparation suite aux accords d'Oslo) et est totalement fermée aux Palestiniens, à l'exception d'une portion de 100m, gardée par un checkpoint à chaque bout. Cette portion permet aux écoliers Palestiniens de se rendre à l'école de Cordoba et aux Palestiniens qui habitent le quartier de rentrer chez eux sur la colline escarpée de Tel Rumeida, mais uniquement à pied, à vélo ou a dos de mulet, la rue étant réservée aux véhicules israéliens.

Les Hébronites demandent simplement la réouverture de cette rue (qui est devenue une rue fantôme) ainsi que des commerces, même si elle reste sous contrôle israélien.

La manifestation a lieu chaque année... Pour y avoir assisté en tant qu'observatrice, l'ambiance était vraiment bon enfant, pacifique, les gens heureux de se retrouver pour une cause commune, et tout le monde était calme. Mais à peine commencée, la manifestation a dégénéré suite à l'intervention immédiate de l'armée israélienne, tirant du gaz lacrymogène et des soundbombs sur les manifestants pacifiques... La manifestation avait pourtant été autorisée par les deux parties...

Voici une vidéo en anglais de CNN, sans commentaire...


dimanche 27 février 2011

Open Shuhada Street: manifestation à Hébron et dans le monde...

Autre vidéo sur la manifestation qui a eu lieu à Hébron en Cisjordanie le 25 février 2011. Le but est la réouverture de Shuhada Street.

On y voit également des images d'avant la fermeture de la rue, ainsi que des images des manifestations de soutien qui se sont déroulées à travers le monde le même jour...



dimanche 20 février 2011

Qanabi et Uwewe: deux familles du souk face aux colons

La famille Qanabi:
La famille Qanabi
Fatmah Qanabi vit dans une maison qui a été rénovée par le Hebron Rehabilitation Committee (HRC) en 2008. Celle-ci se situe dans le souk, à côté de la colonie Avraham Avinu. Fatmah a 4 enfants et elle est enceinte. L'un de ses fils est mort tué par balle alors qu'il jouait sur le toit de sa maison (n'oublions pas qu'ici le toit sert de terrasse et de chambre en été...). Le toit de la maison d'à côté est occupé par un poste de contrôle israélien. Lorsque nous sommes montés sur le toit afin d'avoir une meilleure vue sur la situation, les colons nous ont crié dessus en nous insultant et les soldats ont pointé leurs armes sur nous... Autant dire que la visite a été écourtée...

Bien que la maison ait été rénovée en 2008, des moisissures sont apparues dans toutes les pièces à cause de l'humidité. En effet, le toit doit être entretenu de manière régulière afin d'éviter ce problème mais personne n'est autorisé à y monter... Mme Qanabi a réussi à épargner une minuscule pièce de 6m2 où toute la famille s'entasse pour dormir. Mais elle a dû barricader ses fenêtres car les colons ont brisé tous les carreaux en jetant des pierres. En effet, il y a moins de 1m entre les 2 immeubles. Cette famille n'a pas l'argent pour réparer et de toute façon elle ne veut pas car les colons les casseraient à nouveau... Parfois, ceux-ci lancent aussi de l'urine ou du coca par la fenêtre. Son fils de 4 ans a perdu en partie la vue car les colons l'ont arrosé d'acide alors qu'il regardait par la fenêtre...



La famille Uwewe:

Mme Uwewe a 5 enfants. Elle vit également dans le souk et, comme Mme Qanabi, elle a pour voisin direct des colons. Elle a perdu 2 bébés, le premier en 2008 lorsqu'elle était enceinte, des colons l'ont battu car elle était sur le toit de sa maison (trop proche selon eux de leur habitation) et le deuxième en 2009 lorsqu'elle était en train d'accoucher, elle a appelé l'ambulance, mais celle-ci est restée bloquée au checkpoint. Les soldats ont dit à l'ambulancier que si c'était pour qu'il y ait plus de Palestiniens sur cette terre, c'était vraiment pas une urgence... Le bébé est mort... Lors de notre visite, elle avait accouché 1 mois auparavant. Elle est donc très fière de nous montrer son petit garçon...

La famille Uwewe

Mme Uwewe est une femme forte et elle refuse de ne plus monter sur son toit, où l'eau est stockée durant la saison sèche. Elle fait également visiter celui-ci aux touristes et ONGs...

(Cliquez pour agrandir)
Mme Uwewe sur son toit. En arrière plan, la colonie Avraham Avinu. Observez sur le réservoir d'eau en bas il y a 3 trous. Ce sont des balles tirées par les soldats afin de le rendre totalement inutilisable...

En 2008, des colons sont entrés dans sa maison durant la nuit par le toit. Ils ont mis le feu au premier étage, où la famille dormait... Depuis cet incident, des objets, de l'urine, de l'huile bouillante sont régulièrement jetés sur les enfants s'ils sont jugés trop proches de la colonie lorsqu'ils regardent par la fenêtre, jouent dans la cour intérieure ou montent sur le toit...